Pourquoi individualiser l’alimentation ? (1/2)

Quand quelqu’un m’a demandé le mois dernier pourquoi il faut individualiser l’alimentation, j’ai failli tomber de mon fauteuil de bureau, pourtant pourvu d’accoudoirs. Cela fait presque 15 ans que je parle de  cette thématique en long et en large sur mes sites, blogs, dans mes vidéos et dans le livre co-écrit avec Chine Lanzmann (Quand l’alimentation nous bouffe la vie, Ed. Eyrolles). Depuis 2015, je transmets cette approche à des professionnels à raison de 2 à 4 petits groupes par an. A force de répéter toujours les mêmes choses, je commence à m’ennuyer moi-même. Alors que quelqu’un me pose cette question m’a plus qu’étonnée.

Puis, je me suis dit, au fait, peut-être que je n’ai jamais véritablement essayé d’expliquer SIMPLEMENT pourquoi il faut individualiser l’alimentation. Alors avec cet article, j’espère combler cette lacune et transmettre les fondements de ma pratique et de l’enseignement que je transmets de manière claire.

Individualisation dans les médecines traditionnelles

Vous savez tous que les grandes traditions (comme la médecine traditionnelle chinoise ou l’ayurvéda) parlent de typologies différentes et individualisent dans une certaine mesure leurs conseils alimentaires. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, il y a des livres excellents qui traitent de ces visions. Puis vous connaissez surement le régimes des groupes sanguins ou le metabolic typing, qui, du côté de l’Occident, ont tenté de répondre à cette même question à leur manière. On pourrait, pour simplifier, dire que ce sont des constitutions de base, de naissance, ce dont on parle dans ces efforts d’individualisation. (Je présente toutes mes excuses aux personnes pratiquant la médecine chinoise ou l’ayurvéda ou toute autre approche à un très haut niveau, je sais pertinemment que l’étendue de ces approches est infiniment plus complexe, mais j’ai promis d’expliquer de manière simple ma démarche, alors je m’y emploie.)

Pourtant, dans la vie d’un humain, il n’y a pas que sa constitution de base. L’environnement, le lieu de naissance, les traditions familiales autour de l’alimentation, la pollution, le stress, les maladies etc etc exercent un effet qui peuvent également influer sur cette nature profonde. Si vous connaissez le livre de Natasha Campbell McBride, Le syndrome entéro-psychologique, peut-être vous souvenez-vous du chapitre où elle décrit l’altération du microbiote de génération en génération. C’est un bon exemple.

Bien manger n'est pas individualiser

Mais je vais vous en donner un autre, un peu différent, à l’intérieur d’une seule vie, la mienne. (Ce n’est pas pour parler de moi, mais j’évite de citer les histoires de mes clients, quand je peux, par respect.) Quand j’habitais en Hongrie, mes symptômes étaient assez vivables, même si des petits bobos ponctuaient de manière régulière mon existence. Quand je vivais en Angleterre, à 21 ans, pourtant avec une alimentation sur papier on ne peut plus saine : alimentation quasi exclusivement bio-dynamique, presque 100% végétarien, j’ai fini par devoir quitter le pays pour des raisons de santé : j’ai dû passer deux semaines à l’hôpital à mon retour en Hongrie et encore 6 mois pour récupérer ma capacité digestive mis à mal avec trop de fibres, des huiles végétales au lieu du saindoux traditionnel si cher à la cuisine hongroise, le manque de protéines, suivi d’une perte musculaire, et un niveau d’énergie au sous-sol.

Donc, on pourrait dire que tant que j’étais dans mon environnement, j’évoluais à peu près de manière équilibrée dans ma vie, mais les habitudes alimentaires de l’Albion brumeux, avec le manque de soleil, les moisissures dues à l’humidité, et le stress lié au travail, ont fait un strike et ont renversé tout ce qui se trouvait sur leur passage. Mon alimentation anglaise ne collait déjà pas avec ma nature profonde et l’environnement a ajouté une couche non négligeable dessus.

Puis, dans cette histoire d’individualisation, il y a l’histoire de la personne. Si on s’en tient à mon exemple personnel, après cette année en Angleterre, revenir à mon alimentation d’avant n’était pas suffisant. Quand on est allé un peu trop à gauche, dans un premier temps il peut être utile de compenser par un peu de « trop » à droite.

Tenir compte de l’histoire de la personne est indispensable pour une individualisation juste de l’alimentation. Je continue avec mon exemple. Quand après mes deux grossesses et 18 mois passés quasiment sans dormir (ok, j’exagère un peu, ma cadette ne s’est réveillée « que » entre 5 et 14 fois par nuit, donc je pouvais dormir entre les coups…) je me suis trouvée en état d’épuisement avancé, au point de ne pas pouvoir quitter le lit.

Mon histoire et mes déséquilibres se sont enrichis de nouveau. Cela exigeait une réorientation de mon alimentation pour pouvoir soutenir les longs mois de convalescence et me permettre au final me tirer de cette situation (et à m’offrir une nouvelle vie et un nouveau métier au passage).

 

En conclusion

En conclusion : pour individualiser l’alimentation, il ne suffit pas de parler de constitution ou nature profonde, il faut également tenir compte de l’environnement, de l’histoire de la personne et de son état organique actuel. En négligeant ne serait-ce qu’un seul de ces éléments, on peut amplement passer à côté de l’alimentation qui pourrait soutenir la personne et lui permettre de retrouver l’équilibre et un mieux-être.

Je continuerais sur ce sujet la semaine prochaine. En attendant vous pouvez vous rendre sur mon site et explorer les articles ou bien vous inscrire à la formation Profilage Alimentaire pour apprendre à individualiser l’alimentation de vos clients : la formation en ligne démarre le 16 janvier !

En négligeant ne serait-ce qu'un seul de ces éléments, on peut amplement passer à côté de l'alimentation qui pourrait soutenir la personne et lui permettre de retrouver l'équilibre et un mieux-être.

Un commentaire

  1. […] La semaine dernière je vous ai fait une petite introduction sur la nécessité d’individualiser l’alimentation, en parlant de constitution – ou nature profonde-, de l’environnement, de l’histoire de la personne et de son état organique actuel. Je vous ai montré à travers mon exemple personnel qu’en négligeant ne serait-ce qu’un seul de ces éléments, on peut amplement passer à côté de l’alimentation qui pourrait vraiment soutenir la personne et lui permettre de retrouver l’équilibre et un mieux-être. (Si vous ne l’avez pas encore lu, c’est ici) […]

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