Devenez Régénétarien !
Vous ne savez pas ce que c’est ? Un Régénétarien* est une personne qui mange d’une manière qui régénère la planète et aide l’humanité à prendre soin de soi et de son plus grand trésor : la planète Terre, son sol et la vie dessus.
Nous assistons aujourd’hui à un phénomène étrange ou on nous bombarde d’informations contradictoires1 et culpabilisantes concernant ce qu’il faudrait manger pour sauver la planète. Réduire ceci, ne pas manger cela; en fin de compte on se demande si la solution ne serait pas de se nourrir exclusivement d’air, de soleil et/ou de prana. De plus, des amis ou des familles se déchirent pour des convictions ou des croyances alimentaires, une certaine violence sévit au nom de l’urgence climatique et de fausses informations circulent à tour de bras sur les réseaux sociaux1. Et n’oublions pas les industriels, qui en surfant sur les tendances s’en mettent plein les poches2 et détruisent encore plus la planète sous couvert de la protéger.
Et si la solution était ailleurs ?
Et si nous pouvions manger ce qui nous convient et ce qui nous nourrit en paix les uns à côté des autres, tout en vivant selon nos propres valeurs ?
En tout cas c’est cette grande ambition qui me guide en écrivant ces lignes, inspiré de l’article de Marty Kendall, en ajoutant ma petite graine 🙂 Car OUI, c’est possible. Et ceci sans jeter la pierre sur un tel qui mange ceci ou cela, sans casser les vitrines des bouchers ni juger ses amis pour leurs choix alimentaires qui ne sont pas les nôtres.
Nous pouvons gérer des ressources extrêmement limitées, faire des choix plus éclairés concernant notre alimentation et prendre soin de notre famille et de notre planète en même temps !
Quel est le dénominateur commun entre Greta Thunberg, vous-même, Al Gore, Angelina Jolie, Pierre Rabhi, vos voisins qui mangent du boeuf bio et vos amis végans ?
Ne me dites pas que vous n’en voyez pas !
Tout le monde veut sauver la planète, à sa manière. Concentrons-nous donc sur la principale intéressée, à savoir la planète et pas sur les manières proposées par les uns et les autres.
L’agriculture régénératrice offre une alternative viable pour réunir le meilleur de nos expériences agricoles anciennes et les nouvelles technologies. Elle permet de cultiver nos aliments d’une manière qui régénère notre planète et elle favorise un écosystème diversifié, prospère et résilient. Et ceci qu’il s’agisse d’élevage ou de culture végétale. Inutile de les séparer et encore moins de les opposer : ils font partie d’un tout, d’un ensemble qu’il vaut mieux gérer dans son entièreté, dans son interdépendance comme le fait très bien Mère Nature .
Extrait du TEDx de Charles Massy : Comment l’agriculture régénératrice peux guérir la planète et la santé humaine
Certaines des terres les plus fertiles du passé sont devenues désertiques par une mauvaise gestion de la terre arable. Nos pratiques agricoles industrielles modernes l’épuise dix fois plus vite que par le passé. Certains voix s’élèvent pour évoquer l’urgence de s’occuper du sol. 3 La question du sol est l’une des questions cruciales pour la survie de la Terre, de son écosystème et de l’Humanité toute entière, bien entendu.
Si on envisage la nature au sens large, si on place l’homme dans le cercle d’interdépendance de l’énergie solaire, du cycle de l’eau, le cycle de nourrissement du sol et l’écosystème dynamique comme dans l’infographie de Charles Massy ci-dessus, il devient évident que l’Humanité a besoin des pratiques de l’agriculture régénératrice pour sa survie sur le long terme.
La bonne nouvelle est que nous commençons à comprendre comment nous pouvons cultiver des aliments plus nutritifs tout en reconstruisant la couche arable de la terre qui regorge de microbes et de nutriments disponibles pour les plantes, dont nous les humains et les animaux pourrons bénéficier par la suite. Non seulement ce style d’agriculture ( l’agriculture régénératrice) produit des aliments plus denses en nutriments qui sont bons pour les hommes, mais il est aussi bon pour la planète et plus durable grâce à un apport réduit d’engrais et d’autres produits chimiques, une gestion qui imite la nature et qui prend soin de toutes les parties prenantes.
Et l’autre bonne nouvelle est que cette agriculture régénératrice est impossible sans les animaux et les élevages traditionnels. Le bétail peut être utilisé pour stimuler la croissance des herbes qui séquestrent le carbone, améliorer l’environnement et inverser le processus de désertification.4
Toute notre terre n’est pas adaptée pour les végétaux et faire pousser des cultures. Les animaux ont un grand rôle à jouer dans les zones non cultivables pour plusieurs raisons : séquestrer le carbone, empêcher la désertification, reconstruire la couche fertile de la terre ; ils agissent également sur d’autres leviers positifs pour le bien de la terre.
Par ailleurs, produire rapidement beaucoup de végétaux bon marché à l’aide d’engrais chimiques comporte des inconvénients. Comme le montre le fameux triangle de gestion de projet ci-dessous, plus vous faites les choses rapidement et au moindre coût, plus vous sacrifiez automatiquement la qualité. (Un peu comme dans votre cuisine et dans votre assiette, nous le traitons dans notre livre avec Chine Lanzmann !5)
Alors plus que de batailler sur des questions de détails,
si on concentrait nos choix alimentaires en faveur de la logique de l’agriculture régénératrice ?
Ce que chacun de nous peut faire :
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manger bio (voire bio-dynamique)
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des produits locaux
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de saison
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issus de petites fermes familiales avec des pratiques régénératrices
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passer un peu de temps en cuisine
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choisir des animaux d’élevages traditionnels et non industriels, qui contribuent à régénérer le sol
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éviter les produits transformés industriellement (qu’ils soient animaux ou végétaux)
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éviter les produits utilisant des hormones de croissance, des antibiotiques, des conservateurs, des adjuvants divers
-
être patient : la nature a besoin de temps pour produire. Nous ne pouvons pas réduire le temps et le coût sans réduire la qualité.
-
acheter des produits de qualité : leur teneur en nutriments est beaucoup plus élevée que ceux des produits issus de l’agriculture industrielle.
Et pour terminer et illustrer la question de la qualité alimentaire et des nutriments regardez ces quelques minutes ça vaut le coup, je vous le promets !
Extrait du documentaire de Linda Bendali et Sophie Le Gall « Que mangeons-nous vraiment ? De la terre à l’assiette » diffusé sur France 3
Prêt pour le changement ? A vos fourchettes, prêt, partez !
* Ce texte est largement inspiré de l’article de Marty Kendall sur sacredcow .info
1 – Informations fausses style : 1 kg de boeuf = 15 000 l d’eau, ou bien l’élevage rejette plus de CO2 que les transports etc. Je vous invite à vous rendre sur le site de l’INRA qui l’explique bien : “En réalité 95% de cette empreinte eau correspond à l’eau de pluie, captée dans les sols et évapotranspirée par les plantes, et qui retourne de fait dans le cycle de l’eau. Ce cycle continuera même s’il n’y a plus d’animaux. La communauté scientifique considère qu’il faut entre 550 à 700 litres d’eau pour produire 1kg de viande de bœuf. En eau utile, il faut 50 litres.
2 – https://business.lesechos.fr/directions-marketing/marketing/positionnement/0301539294553-vegan-une-niche-qui-attire-les-industriels-320177.php
3 – Les plus connus en France sont M. et Mme Bourguignon https://www.lavoixdunord.fr/592815/article/2019-06-03/lydia-et-claude-bourguignon-en-sol-majeur
Ou vous pouvez regarder par ex. la vidéo de Dave Montgomery : https://youtu.be/FZ22IV2tDvs
4 – Expérience d’Allan Savory en Afrique, avec des éléphants, la désertification et le rôle des animaux dans l’arrêt de la désertification. Une vidéo émouvante sur le management holistique des pâturages
5 – Quand l’alimentation nous bouffe la vie, Chine Lanzmann et Gabriella Tamas, Editions Eyrolles, 2019
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